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Démystifier l’épicondylite

Démystifier l’épicondylite
CAROLANNE
Résidente en médecine familiale
Les épicondylites médiale et latérale sont des pathologies du coude que l’on rencontre fréquemment en tant que professionnels de la santé.  Bien que le patient consulte pour des symptômes récents, l’épicondylite est une tendinose chronique plus qu’un phénomène inflammatoire aiguë. Le plus souvent, il s’agit d’une blessure tendineuse secondaire au travail ou à la pratique d’un sport de façon répétée. En effet, il est important de questionner les activités du patient qui a une douleur au coude. Des mouvements répétés de pronation et supination ainsi que de préhensions et de torsions répétitives pourront être mises en évidence à l’anamnèse. Le diagnostic est essentiellement clinique, d’où l’importance de maîtriser certaines notions anatomiques ainsi que les manœuvres clés à effectuer lors de l’examen physique. L’examen du rachis cervical est nécessaire afin d’éliminer une douleur référée. Un diagnostic différentiel doit être fait pour éliminer toute autre pathologie. La prise en charge initiale de l’épicondylite est avant tout conservatrice : repos relatif, anti-inflammatoires, glace et physiothérapie. La rééducation ainsi que le retour progressif à l’activité sont à ne pas négliger, car le pronostic en dépendra. Rarement, des investigations telles que la radiographie, l’échographie ou l’IRM seront nécessaires pour clarifier le diagnostic lorsque l’évolution défavorable. Beaucoup d’options thérapeutiques ont été explorées ces dernières années, par exemple, l’injection de plasma riche en plaquettes (PRP) et le timbre de nitroglycérine pour les cas réfractaires. La référence en orthopédie est réservée aux patients ayant tenté un traitement conservateur adéquat pendant minimum six mois et la chirurgie reste une exception.  Écrit par Carolanne Forgues, Résidente en médecine familiale   Bien choisir les interventions! Il est important de comprendre qu’en présence d’une épicondylite, l’approche de traitement doit être individualisé et que l’inverse pourrait entrainer des effets délétères chez le patient. Par exemple, l’utilisation de la glace chez les sujets ayant un phénomène de sensibilité central risque de mener à une augmentation de la douleur (3-4). Il n’est pas rare que ces patients souffrent d’hyperalgie au froid, ce qui est un facteur pronostic défavorable (4). Il sera ainsi déconseillé d’utiliser la glace comme traitement pour ceux-ci. Dans le même ordre d’idées, les anti-inflammatoires seront peu utiles si le patient est en phase de tendinose, et non en phase inflammatoires aiguë (3). Comme mentionné précédemment, les cas de tendinose sont plus fréquents. Ajoutons que l’injection de cortisone est à éviter. Elle peut entraîner une diminution des symptômes à court terme, mais est peu efficace dans le traitement à long terme et est associé à un risque élevé de récidive (1). L’approche en physiothérapie est ce qui entraîne les meilleurs résultats à court et à long terme (1). Le renforcement des muscles de l’avant-bras et de l’ensemble du haut du corps sont à privilégier. L’introduction d’exercices excentriques semble être efficace, mais peut exacerber les symptômes dans la phase inflammatoire réactionnelle (3). Somme toute, il faut s’armer de patience car c’est environ le deux-tiers des cas qui iront mieux après six semaines d’exercices et de traitement en physiothérapie. Après un an, 91 % des cas ont des résultats satisfaisants avec cette approche (1).   Écrit par Maxime Provencher, M. Physiothérapie Références :
  1. Coombes BK & al. Effect of corticosteroid injestion, physiotherapy or both on clinical outcomes in patients with unilateral lateral epicondylalgia. A randosized controlled trial. American medical association (2013). JAMA. 2013 Feb 6;309(5):461-9
  2. Bisset LM & Vicenzino B. Physiotherapy management of lateral epicondylalgia. Journal of physiotherapy (2015) 61:174-181
  3. Coombes BK & al. Management of lateral elbow tendinopathy: One size does not fit all. J Orthop Sports Phys Ther.(2015) Nov;45(11):938-49
  4. Coombes BK & al. Cold hyperalgesia associated with poorer prognosis in lateral epicondylalgia: a 1-year prognostic study of physical and psychological factors. Clin J Pain. (2015) Jan;31(1):30-5
  5. Jayanthi, Neeru.  Epicondylitis (tennis and golf elbow), Uptodate, octobre 2018.
  6. Le médecin du Québec, juillet 1988; avril 1999
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