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Développement de l’aérobie dans les sports collectifs

Développement de l’aérobie dans les sports collectifs

Kinésiologue

Améliorer sa capacité cardiovasculaire dans les sports d’équipe (hockey, football, basketball, etc.) est crucial afin de pouvoir répéter des actions rapides et explosives (sprints) sans perte de puissance tout au long d’une partie. En fait, c’est la raison principale pour laquelle on devrait entraîner la capacité cardiovasculaire dans cette catégorie de sports. Ainsi, la question suivante se pose: comment doit-on développer l’aérobie pour avoir un impact réel sur la performance? Chez des athlètes entraînés et matures physiquement, le jogging en continu peut s’avérer insuffisant et d’autres méthodes, comme l’entraînement par intervalles, devraient être mises à disposition. Avant d’aborder celles-ci, commençons par définir quelques termes importants.

La vitesse aérobie maximale (VAM), souvent assimilée à la capacité cardiovasculaire, est la vitesse de course à notre VO2max. Celui-ci est une mesure de l’efficacité à transporter et à utiliser l’oxygène. C’est la quantité maximale d’oxygène pouvant être consommée par notre corps par unité de temps. Le transport d’oxygène effectué par les poumons, le cœur et la circulation sanguine fait référence à la composante centrale. D’un autre côté, la capacité d’utilisation et d’extraction de l’oxygène par les muscles est la composante périphérique. Cette dernière est d’une importance majeure dans la capacité à répéter des sprints (CRS), donc dans la performance en sports d’équipe. En effet, selon Bishop (1) et Bucheit (2), la composante centrale serait moins importante dans la CRS que la composante périphérique. Entre autres, le débit cardiaque serait faiblement corrélé avec le maintien d’une puissance lors d’un exercice de sprints intermittents (7). D’un autre côté, la composante périphérique, elle, y est corrélée (7). Un autre facteur influençant la VAM est le coût énergétique. Par exemple, deux athlètes peuvent avoir le même VO2max, mais l’un d’eux possède une meilleure technique de course, donc il dépense moins d’énergie pour courir à la même vitesse.

Afin de stimuler adéquatement la composante périphérique, il semblerait que l’intensité soit un élément déterminant. À titre d’illustration, les adaptations des mitochondries, qui sont en quelques sortes les sites où l’énergie est produite à l’aide de l’oxygène, sont présentes majoritairement à des hautes intensités. Par exemple, l’entraînement par intervalles à haute intensité induit des changements bénéfiques aux mitochondries (5, 6), contrairement à l’entraînement en continu à intensité modérée (4, 5). Même des séances de sprints intermittents, sans être à priori des entraînements cardiovasculaires, ont un impact positif sur ces dernières (3).

Une exception: l’athlète blessé
Après l’arrêt de l’entraînement, la composante périphérique se maintient relativement longtemps. À l’opposé, les adaptations de la composante centrale, elles, se perdent rapidement (voir graphique ci-dessous). Pour ces raisons, l’entraînement en continu ou par intervalles moyens à longs peut être très bénéfique pour ceux en réathlétisation. Par exemple, la course en piscine pour un athlète avec une entorse de cheville pourrait être une alternative.


En conclusion, s’entraîner à une haute intensité est un élément clé dans la conception d’entraînements cardiovasculaires ayant un impact sur la performance en sports d’équipe de nature intermittente. Par contre, cette notion est loin d’être suffisante. En effet, plusieurs autres facteurs comme la durée et l’intensité de la période de repos, le type d’exercice, les changements de direction et la nature du sport sont à considérer dans l’élaboration de séances. Pour ces raisons, consultez un kinésiologue ou un préparateur physique accrédité afin de programmer le développement des qualités cardiovasculaires.

Écrit par Mathieu Lanoue, Kinésiologue.

Références
1. Bishop, D. J., & Girard, O. (2013). Determinants of team-sport performance: implications for altitude training by team-sport athletes. British journal of sports medicine. 47: i17-i21.
2. Bucheit M, (2005, août). Le 30-15 intermittent fitness test: illustration de la programmation de la puissance maximale aérobie à partir d’un test terrain approprié. Approches du handball. 88: 37-46.
3. Burgomaster, K. A. et coll. (2005). Six sessions of sprint interval training increases muscle oxidative potential and cycle endurance capacity in humans. Journal of applied physiology. 98(6): 1985-1990.
4. Cochran, A. J. et coll. (2014). Intermittent and continuous high‐intensity exercise training induce similar acute but different chronic muscle adaptations. Experimental physiology. 99(5): 782-791.
5. Daussin, F. N. et coll. (2008). Effect of interval versus continuous training on cardiorespiratory and mitochondrial functions: relationship to aerobic performance improvements in sedentary subjects. American Journal of Physiology-Regulatory, Integrative and Comparative Physiology. 295(1): 264-272.
6. Jacobs, R. A. et coll. (2013). Improvements in exercise performance with high-intensity interval training coincide with an increase in skeletal muscle mitochondrial content and function. Journal of Applied Physiology. 115(6): 785-793.
7. McMahon, S., Wenger, H. A. (1998). The relationship between aerobic fitness and both power output and subsequent recovery during maximal intermittent exercise. Journal of Science and Medicine in Sport. 1(4): 219-227.

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