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Fracture chez les jeunes hockeyeurs: l’importance d’un repérage rapide

Fractures chez les jeunes hockeyeurs: l’importance d’un repérage rapide

Physiothérapeute

Le hockey étant un sport où les joueurs peuvent atteindre une vitesse de patinage impressionnante, les collisions entre deux joueurs ou entre un joueur et la bande sont fréquentes et risquent surtout de causer des blessures importantes. Une étude de Matic G.T. et coll (2015) indique que 81,6% des blessures surviennent lorsque le joueur se fait plaquer et que 12,7% des blessures survenues au hockey sont en fait des fractures (1). Une proportion élevée de ces fractures soit 51% se produit au niveau de l’avant-bras et de la main. Deits et coll (2010) ont étudié les blessures recensées chez les joueurs de hockey se présentant à l’urgence et ont aussi noté que 14,1% des blessures ont lieu au niveau du poignet, de la main ou des doigts (2). Une différence importante est toutefois à prendre en considération entre les jeunes joueurs en croissance et les adultes. En effet, chez les jeunes hockeyeurs, les fractures se produisent le plus souvent à la plaque de croissance soit la zone la plus fragile de l’os à cet âge (3). Cette section de l’os en croissance est en fait plus vulnérable aux forces de traction et de compression que l’os mature. Également, la plaque de croissance est 2 à 5 fois moins résistante à ce type de forces que les tissus fibreux adjacents (3). Les probabilités d’une entorse ligamentaire sont donc moins grandes qu’une fracture de la plaque de croissance.

Qu’est-ce qu’une fracture de la plaque de croissance?
Les fractures de la plaque de croissance touchent principalement les os longs et principalement le radius distal, os présent dans l’avant-bras près de la main. Le mécanisme de production typique de ce type de blessure est lorsque le joueur se fait plaquer par un autre joueur et tente se retenir en appuyant ses mains contre la bande. Chez certains jeunes, la fracture se présentera comme une simple contusion voire une entorse. Le joueur pourrait se plaindre de douleur localisée à la plaque de croissance et d’une difficulté à serrer son bâton, soit un signe de faiblesse. Toutefois, ces fractures passent souvent inaperçues et un mauvais repérage de celles-ci peut entrainer des conséquences importantes. Parmi les séquelles possibles, une fermeture prématurée de la plaque de croissance est certainement celle qui aura le plus d’influence sur le développement du jeune. En effet, cette fermeture pourrait entrainer un retard sur la croissance de l’os menant à une inégalité probable entre les deux avant-bras.

En terminant, un joueur présentant les signes et symptômes suivants devrait automatiquement être retiré du jeu :

  • A subi un traumatisme pouvant mener à la fracture de la plaque de croissance
  • Se plaint d’une douleur importante à la palpation de la plaque de croissance
  • Présente de la difficulté à bouger son bras en pronation et/ou supination
  • Se plaint d’un manque de force important au bras

Ensuite, il est très important que le joueur soit référé à un médecin pour prendre des radiographies (3). Même si la radiographie permet d’identifier la majorité des types de fractures de la plaque de croissance, elle ne permet pas d’identifier les fractures de type I qui représente environ 5% des fractures (4). Il faut donc se fier sur un bon examen clinique pour appliquer les précautions nécessaires même si la radiographie est négative.

Les sports de contact comportent évidemment des risques de blessure. L’important est de comprendre le mécanisme de production de certaines blessures pour mieux agir et favoriser une meilleure guérison ainsi qu’un retour au jeu sécuritaire.

Écrit par Ève Poisson, Physiothérapeute

Références:
1. Matic G.T. and al. (2015) Ice hockey injuries among United States high school athletes from 2008/2009–2012/2013, The Physician and Sportsmedicine, 43(2); 119-125
2. Deits J. and al. (2010) Patients With Ice Hockey Injuries Presenting to US Emergency Departments 1990–2006, Journal of Athletic Training, 45(5); 467–474
3. Caine, D., DiFiori, J., Maffulli, N. (2006) Physeal injuries in children’s and youth sports: reasons for concern ? British journal of sports médecine, 40(9); 749-760
4. Brown J.H. and DeLuca S.A. (1992) Growth plate injuries: Salter-Harris classification. American Family Physician, 46(4); 1180-1184.

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